Publié dans Société

Fermeture prolongée des écoles - Le sujet fait débat !

Publié le vendredi, 16 avril 2021

Décidée lors du dernier Conseil des ministres en date du 14 avril. La prolongation des vacances de Pâques tant pour les élèves que les universitaires y a été validée. Le ministre de l’Education nationale a confirmé que les écoles seront encore fermées aux élèves pendant les 15 prochains jours. Cette décision étatique soulage la majorité des parents d’élèves, angoissés à l’idée d’envoyer leurs enfants en classe face à la propagation alarmante de la Covid-19. Pour leur part, des directeurs d’école se sont livrés à eux-mêmes, faute de mesures d’accompagnement. Face à cette divergence d’opinions, un épidémiologiste insiste sur le respect des gestes barrières sanitaires de base reconnu comme étant le moyen le plus sûr de rompre la chaîne de transmission du virus.   

 

Des parents soulagés mais…

 Arindranto Andriamialisoa, Protocole et mère de 4 enfants

L’Etat a pris la bonne décision de prolonger les vacances. En général, les enfants sont des porteurs sains du coronavirus, mais ils contaminent facilement les adultes. Nous avons récemment vécu cette situation à la maison, avec 4 enfants âgés de moins de 10 ans. Ce n’est pas facile d’assurer leur scolarisation à domicile, mais c’est plus difficile de les envoyer en classe où le respect des gestes barrières s’avère presque impossible avec les enfants. En attendant les devoirs à la maison à récupérer à partir du 23 avril, nous avons dû nous réorganiser pour leur accorder du temps pour apprendre les leçons et faire les exercices. Face aux difficultés endurées par les écoles avec leur fermeture imposée, l’Etat devrait adopter des mesures d’accompagnement. L’octroi d’aides aux enseignants ou des subventions pour les établissements scolaires privés devraient être une priorité afin qu’ils puissent survivre et surtout arrêter de vouloir reprendre les cours en cette pandémie.

 Rojo Océane Ratsimbazafy, mère au foyer de 5 enfants

Cette décision favorise la protection des élèves face à la propagation du coronavirus, mais elle nécessite des mesures d’accompagnement tant pour les parents que les établissements scolaires. En fait, certains parents n’ont pas le temps, ni la capacité d’assister leurs enfants à faire les exercices à la maison. Pour y remédier, une plateforme devrait être créée afin que les parents puissent accéder aux leçons et exercices et parler avec les enseignants ou professeurs. Cela permettra de maintenir le niveau des élèves. Pour ceux qui n’ont pas les moyens d’y accéder, les chaînes de télévision devraient être réquisitionnées afin de diffuser des émissions éducatives, mais seulement avec des enseignants compétents. Ils pourront proposer des exemples et exercices avant d’assurer les corrections. Cette fermeture prolongée des écoles constitue une occasion de renforcer l’éducation des élèves, notamment dans les matières scientifiques et les langues. Quant aux enseignants et employés d’écoles, l’Etat devrait leur allouer des subventions spéciales, vu que bon nombre d’entre- eux peinent à toucher leur salaire avec le contexte actuel. Pourtant, les charges fixes sont maintenues.

 Frédéric Rakotovoavy Andrianome, Consultant en communication et père de 3 enfants

L'éducation n'est pas uniquement à l'école ! Je suis contre la prolongation des vacances scolaires, car l'éducation est le fondement de l'avenir de l'enfant et aussi du pays. La perturbation des cycles formels va engendrer la dégradation des capacités de l'enfant. Durant ces périodes de confinement, aucune réflexion stratégique n'a été lancée. L’année dernière l'éducation a été déjà perturbée, et si cette année on va encore prolongée la perturbation, on risque de subir des effets négatifs pour l'avenir de nos enfants et par la suite de notre pays. Personnellement, je profite de cette suspension de l'école classique pour promouvoir les autres talents des enfants. Cette prolongation de la suspension de l'école devrait toujours être une opportunité pour l'enfant. Et les parents doivent profiter pour explorer et développer les autres talents des enfants. L'internet dispose les différents outils pour explorer ces talents. En tant que père de famille, c'est ce que je fais pour mes enfants. Il faut qu'ils se protègent et qu’ils explorent l'internet actuellement ! Le plus important est que les enfants ont des objectifs, des préoccupations !

 

Education - Mieux vaut revenir en classe que traîner dans les rues !

La majorité d’entre les établissements scolaires privés réclament la reprise des cours, d’ici la semaine prochaine. Ils ont peur que la situation durant l’année scolaire 2019-2020 revienne, notamment l’endettement des écoles allant jusqu’à la faillite, ou encore le rattrapage herculéen pour les élèves. En effet, durant cette année scolaire, les écoles étaient obligées de faire un rattrapage de quelques semaines pour combler le vide durant la période du confinement avant de pouvoir commencer le nouveau programme de la classe supérieure. Outre la suppression des récréations et l’après-midi du mercredi, les élèves ont dû travailler huit heures par jour et une demi-journée le samedi. Ceci était valable pour les classes primaires. Une situation qui est trop dure pour les élèves, mais la réalité oblige. Afin de pallier ce problème, ils sollicitent la reprise des cours.

Celin Rakotomalala, secrétaire général de la plateforme de la direction nationale de l’enseignement privé : « Nous ne pouvons pas encore déterminer quand prendra fin cette saison épidémique. Si une école ferme ses portes, ce sont d’autres qui ouvrent les leurs, dont la paresse, la tentation, les mauvaises habitudes. Et ce ne sont pas bons pour les élèves. Il est plus facile de les guider et sensibiliser à l’école, et même les surveiller. Tandis qu’à la maison, le respect des gestes barrières est négligé. « Nul ne peut garantir que si à la maison, les enfants vont pas être contaminés par la Covid-19. Par contre, à l’école, la surveillance est renforcée ». Or, actuellement, certains d’entre les élèves pensent encore que les vacances se poursuivent et ils jouent au foot, aux billes dans les rues, sans porter le masque ni respecter la distanciation physique.

 Afin de protéger les élèves des protocoles sanitaires ont été mis en place par le ministère de l’Education nationale. « Tous les établissements devraient respecter ces protocoles dont la mise en place d’un dispositif de lavage de mains, le port du masque même en classe, la prise de température avant l’entrée à l’établissement. Et dernièrement, il a été renforcé par le protocole pédagogique. Ce dernier se résume par le changement d’emploi du temps et les pauses, évitant le contact entre les élèves. Des cours de demi- journée sont aussi envisageables ». « Quant aux parents, ils sont libres d’envoyer ou pas leurs enfants à l’école. Au cas où ils ne seraient pas d’accord sur cette décision, les deux parties devraient trouver un terrain d’entente afin que l’élève puisse continuer les cours. D’ailleurs, aucun élève ne peut être admis en classe supérieure sans avoir fait un effort.»

Comme les directeurs d’écoles privées sont des citoyens responsables. « Nous attendons avec impatience la déclaration du Président de la République », a-t-il conclu.

Recueillis par Anatra R.

 

Docteur Rafalimanantsoa Solofoniaina Armand

« Universellement, la combinaison des gestes barrières permet de contrôler la propagation du virus »

Comment les élèves et/ou étudiants réagissent-ils face à la Covid-19 ? Quels risques encourent- ils en milieu scolaire ? La fermeture des écoles et des établissements supérieurs  constitue-t-elle un moyen pour les en préserver ? Entre épidémie et continuité des cours présentiels, quelles mesures doit-on prendre ? Tels sont les points qui suscitent l’attention des parents d’élèves ou encore les responsables d’établissements scolaires face à l’explosion de nouvelles contaminations. En réponse à ces questions, Le Docteur Rafalimanantsoa Solofoniaina Armand, médecin épidémiologiste d'Intervention (FETP), n’a pas voulu décrire le mode de transmission du coronavirus responsable de la pandémie de la Covid-19. Les connaissances acquises jusqu’ici sur ce virus, quel que soit le variant en cause, ont permis de déterminer d’une manière universelle la combinaison de gestes barrières de base permettant de contrôler sa transmission.

La réalité montre que l’allure de la courbe épidémique actuelle témoigne une transmission de plus en plus intense du virus au sein de la communauté. Le pic n’est pas encore atteint nous a confirmé le Dr Rafalimanantsoa Solofoniaina Armand, Médecin Epidémiologiste d'Intervention (FETP). D’après ses explications, la prolongation de deux semaines des jours de vacances scolaires vise à limiter, même partiellement, le déplacement des gens, à éviter l’attroupement, l’agglomération au même titre que la mesure de suspension des marchés hebdomadaires à Antananarivo.Et d’ajouter que le confinement total étant techniquement impossible et économiquement non-viable. « Ces multitudes de mesures de distanciation physique combinées socialement à l’utilisation des remèdes traditionnelles améliorées iront-elles venir à bout de cette pandémie à défaut de vaccins permettant une immunité collective chez les groupes de personnes réellement vulnérables ? Force est quand-même de reconnaître que la morbidité grave et la létalité commencent à envahir la tranche d’âge beaucoup plus jeune des sujets dits âgés. Quoi qu’il en soit, pour que la lutte ait de l’impact sur la transmission de ce virus, tout le monde doit appliquer à la lettre et adopter en tant qu’habitude l’usage des gestes barrières et la lutte contre les infections », a-t-il précisé.  

Propos recueillis par KR.

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Editorial

  • Soit !
    On y est. C’est officiel, la société nationale d’eau et d’électricité, la JIRAMA, Jiro sy Rano Malagasy, a son directeur général, Ron Weiss. Laissé vacant durant au moins trois ans, le poste de DG trouve enfin son titulaire. Israélien de nationalité, ingénieur de formation sortant d’un Institut supérieur de Tel-Aviv, Ron Weiss n’est pas un novice dans la gestion des ressources énergétiques. Ayant dirigé pendant 27 ans la société d’énergie de son pays (Israël Electric Company) et 6 ans à la tête du Rwanda Energy Group, Ron Weiss est un aguerri des situations difficiles et compliquées.La JIRAMA n’est pas à sa première tentative de recourir au service des expatriés sinon des experts étrangers, afin de voler à son secours. Jusqu’à présent, les tentatives n’ont pas donné les résultats escomptés. En effet, entre 2005 et 2009, à l’époque du régime TIM de Marc Ravalomanana, dans le cadre du contrat avec Lahmeyer…

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